la chromodynamique quantique naquit au debut des annees 1970 de l'effort pour appliquer les theories de jaug e aux interactions fortes des consti tuants elementaires de la matiere l es quarks. leur existence avait ete postulee en 1963 par des theoriciens dont murray gell mann, prix nobel de physique en 1969 pour expliquer la multiplicite croissante des parti cules mesons et resonances baryoni ques decouvertes dans les experien ces utilisant les grands synchrotron s a protons. on avait mis quelque te mps avant d'attribuer aux quarks une realite physique. c'est la mise en service en 1967 de l'accelerateur li neaire de stanford californie qui illumina le paysage. en bombardant d es protons par des electrons d'energ ie considerable une vingtaine de mi lliards d'electronvolts , l'equipe c onduite par jerome friedman, henry k endall et richard taylor qui se par tagerent le prix nobel de physique 1 990 pour ces resultats avait renouv ele l'experience qui avait permis a rutherford de distinguer le noyau da ns l'atome, on observa que les elect rons frappant le proton etaient parf ois violemment devies, comme s'ils a vaient heurte des sous constituants ponctuels. les experiences conduites a stanford devoilaient la structure des protons, assemblages complexes de quarks charges electriquement et d'une eventuelle 'glu' mal definie. mais le comportement de ces nouvelle s particules apparaissait paradoxal fortement lies dans les protons, le s quarks semblaient oublier leurs li ens et leurs interactions a l'inte rieur de leur prison en d'autres te rmes, l'interaction si forte a l'ech elle du femtometre 10 15 m devenai t inefficace a une echelle dix fois moindre. les approfondissements the oriques des annees 1970 allaient res oudre ce paradoxe. la theorie de la chromodynamique quantique proposait de considerer un groupe de jauge, su 3 , agissant sur un espace abstrait dans lequel les quarks sont les mem bres d'un triplet. depuis quelques a nnees, il etait apparu que chaque qu ark semblait porteur d'une nouvelle 'charge' quantique, qu'on appela cou leur un quark pouvait ainsi etre r ouge, vert ou bleu. les bosons de ja uge resultant du principe d'invarian ce sous les transformations dans cet espace abstrait sont alors huit glu ons , capables de changer la couleur d'un quark. le proton est alors for me d'une superposition d'etats compo ses de quarks, d'antiquarks et de gl uons lies fortement entre eux. proto ns et neutrons sont des melanges bla ncs de constituants colores, dans l e meme sens que la lumiere blanche e st une superposition des couleurs de l'arc en ciel. cette theorie est ma intenant verifiee par l'adequation d e nombre de ses consequences a des m esures experimentales, elle est cepe ndant unique en son genre en ce sens que ses champs elementaires quarks ou gluons apparaissent comme fondame ntalement incapables d'etre isoles, c'est ce qu'on appelle le confinemen t . ainsi l'interaction forte se pl iait elle au cadre theorique qui dec rivait deja l'interaction electrofai ble, les trois interactions fondamen tales qu'on savait quantifier etaien t decrites comme des theories quanti ques des champs obeissant chacune a un principe d'invariance de jauge pa r rapport a un groupe de symetrie ag issant dans un espace abstrait. des 'charges' conservees etaient associe es a cette invariance charge electr ique, isospin faible et couleur. il restait a unifier vraiment les inter actions electrofaible et forte et a expliquer comment cette unification etait si peu apparente dans la plupa rt des experiences. la gravitation, quant a elle, presentait des caracte ristiques qui la rendaient fort diff icile a integrer dans un schema unif icateur.